mercredi 28 mars 2012

Présentation


Présentation

Apocalypse : la mémoire du futur est un commentaire du dernier livre de la Bible. Ce blog en donne un très court aperçu.
Le livre vient de sortir de presse aux Editions L'Oasis et peut être commandé par leur site : http://www.editionsoasis.com/et, bien sûr, par votre librairie chrétienne (et autre).
Vous pouvez aussi le commander par www.amazon.fr.
L’Apocalypse n’est pas un livre ésotérique qui nous donnerait mystérieusement un calendrier ou un scénario détaillé des temps de la fin. Il est bien plus sérieux que cela ! La seule curiosité n’est pas vraiment suffisante pour comprendre ce livre. Comme toute partie de la Bible, ce livre nous presse à nous tourner vers le Christ qui est le centre de ce livre.
Ce n’est pas non plus un livre mystérieux qui cache derrière des images surprenantes quelques leçons générales somme toute assez banales. Cela est devenu assez populaire ces dernières années et l’analyse de ses symboles supposés a créé une littérature qui semble surtout avoir réussi à détourner les gens de l’Apocalypse. C’est trop difficile et ça ne veut rien dire. On n’y comprend rien !
Entre la prétention de certains qui croient tout savoir et l’exaspération d’autres de n’y comprendre rien, j’ai voulu suivre un chemin médian : relire le texte et l’interpréter assez littéralement là où le texte semble nous y inviter, sans chercher le sensationnalisme  qui dénature tout, et sans se réfugier dans un symbolisme qui cache tout.
L’Apocalypse veut dire la révélation, dévoilement. Ce serait triste que notre lecture prudente finisse par tout voiler à nouveau ou par oublier que la révélation est d’abord celle du Christ !
Je crois que le temps des accomplissements finaux n’est pas loin. La guerre contre Dieu et contre son Messie atteint aujourd’hui des limites jamais encore vues. Mais l’Apocalypse nous rappelle que Dieu aura le dernier mot. S’il nous faut traverser des temps de plus en plus durs, nous savons que les jugements dont parle ce livre déboucheront sur le grand jour de la victoire de Jésus-Christ.
D’ici là, que nous soyons fidèles à le suivre. Ou, le cas échéant, écoutons son appel et ayons le courage de nous mettre de son côté !
Maranatha ! (Viens, Seigneur !)
Egbert Egberts

lundi 26 mars 2012

La mémoire du futur


Conclusion
  
La mémoire du futur

 L’Apocalypse est dans un sens très réel la mémoire du futur. Elle résume ce qui doit arriver entre le temps de sa mise par écrit et l’éternité. Il ne sera peut-être pas inutile de résumer ici les points saillants de ce futur.
Nous vivons à l’heure des cavaliers de l’Apocalypse. La séduction qui aboutira à la venue de la Bête bat son plein. La guerre, la famine, les catastrophes de tout ordre sèment leur malheur et réclament leurs victimes par millions. La persécution des chrétiens perdure et constitue un des secrets les mieux gardés de notre monde moderne, pourtant si bien informé. Tout cela s’intensifie de plus en plus pour culminer dans les horreurs des jugements des trompettes et des coupes.
Le grand déclencheur de la période ultime de l’histoire sera, nous le croyons, l’ouverture du sixième sceau. Le séisme gigantesque annoncé changera le monde politique et économique et semblera provoquer le transfert du centre politique vers l’Europe, et  probablement, ou dans un deuxième temps, vers la ville de Rome où la Bête ne tardera pas à obtenir les pleins pouvoirs. Le code 666 deviendra le signe de ralliement économique et financier, et une religion d’Etat mettra les chrétiens hors la loi. La fausse église, et avec elle les religions qui ont pignon sur rue, semble soutenir ce mouvement et aidera à exterminer les croyants qui résisteront encore.
Une série de catastrophes, y compris des catastrophes nucléaires, secouera le monde pendant de longs mois. Ce ne sera pas encore la fin, mais la vie sur la planète deviendra très peu enviable. La crise que cela entraînera fera tout concentrer sur le Moyen Orient et sur la ville de Jérusalem. Une armée innombrable se met en branle à l’Orient pour marcher sur Israël. Deux ‘témoins’ mystérieux apparaîtront à Jérusalem et, de par les médias, ils auront une influence planétaire, jusqu’à ce que la Bête y mettra fin. Alors, au milieu d’une tourmente qui a rendue le sort des chrétiens, et des Juifs fidèles, extrêmement pénible, notamment en Europe et au Moyen Orient, Dieu enlèvera son Eglise, … du moins, ce qui en restera. Les Juifs fidèles seront providentiellement mis en sécurité. Le règne de la Bête deviendra une sorte d’empire romain redivivus. Mais les coups de butoir de la colère divine commenceront à ébranler le monde. Le climat, suite à ces interventions, sans doute en bonne partie causées par la bêtise humaine, deviendra fou. Mais la souffrance humaine ne provoquera aucune mise en question spirituelle. L’armée gigantesque de l’Orient traversera l’Euphrate, et la grande bataille d’Harmaguédon se dessinera sur les cartes des Etats Majors. Un séisme violent détruira la ville de Rome, et sans doute pas mal d’autres villes. La géographie terrestre n’aura plus beaucoup en commun avec les cartes géographiques d’aujourd’hui.
Alors le Christ reviendra avec ses anges et ses saints. Les armées amassées au Moyen Orient seront annihilées et le monde passera sous le règne millénaire du Messie. La Bête et son prophète seront jetés en enfer et le Diable sera enchaîné. La terre sera restaurée et la Jérusalem céleste descendra à côté d’une nation d’Israël rétablie. Un fils de David régnera en vice-régent dans la ville de Jérusalem reconstruite. A ceux à qui ce sera donné, la gloire du camp des saints signifiera le retour du Paradis. La justice et la paix éclaireront le monde à partir de Jérusalem.
Mais mille ans plus tard, Satan sera relâché. En un rien de temps, il amassera les foules de Gog et de Magog, constituées de ceux qui n’ont jamais été soumis de cœur au Messie. Il cherchera à atteindre la ville de Jérusalem et le camp des saints comme une inondation. Mais le feu détruira et dévorera l’armée et Satan sera jeté en enfer. Le temps du jugement dernier arrivera enfin, et Dieu créera une nouvelle terre et de nouveaux cieux.
Un parallélisme clair existe entre l’Apocalypse et le livre du prophète Ezéchiel. L’un nous montre l’histoire vue d’Israël, l’autre la même histoire vue de l’Eglise.

Est-il possible d’éviter la colère à venir ? La Bible nous dit que, d’une part, personne n’y croira parmi les non-croyants, et que même parmi les croyants beaucoup risqueront de s’endormir. L’apôtre Paul le dit ainsi en 1 Thessaloniciens 5.1-5 : Pour ce qui concerne les temps et les moments, vous n’avez pas besoin, frères, qu’on vous écrive. En effet, vous savez vous-mêmes parfaitement que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. Quand ils diront : “Paix et sécurité !”, alors la destruction arrivera sur eux à l’improviste, comme les douleurs de l’accouchement sur la femme enceinte, et ils n’échapperont en aucun cas. Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour, tel un voleur, vous surprenne; car vous êtes tous fils de la lumière et fils du jour. Nous n’appartenons pas à la nuit ni aux ténèbres.
Mais la Bible dit clairement que, d’autre part, tous ceux qui veulent peuvent échapper à cette colère qui est sur le point d’éclater. En mettant sa confiance en Jésus-Christ aujourd’hui, l’homme peut entrer dans l’alliance que Dieu a contractée par le sang de son Fils. Jésus a dit ceci : Oui, vraiment, je vous l’assure : celui qui écoute ce que je dis et qui place sa confiance dans le Père qui m’a envoyé, possède, dès à présent, la vie éternelle et il ne sera pas condamné; il est déjà passé de la mort à la vie. Oui, vraiment, je vous l’assure : l’heure vient, et elle est déjà là, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et tous ceux qui l’auront entendue vivront. (Jean 5.24,25)
Nous pouvons devenir ‘enfants de lumière’ en mettant notre confiance en Christ pour qu’il nous sauve et nous pardonne notre péché. Ce qu’est le péché ? La version moderne de Parole Vivante de Romains 3.23 le résume assez bien : Tous, sans distinction, ont péché et ont perdu la beauté glorieuse dont Dieu avait revêtu l’homme. Tous ont manqué le but qu’il leur avait assigné dans son plan. Personne ne saurait prétendre être approuvé de Dieu, ni accéder à sa glorieuse présence. Jésus-Christ a pris sur lui le châtiment logique et inévitable de notre péché. Sur la croix il est mort de notre mort. Trois jours plus tard, il est ressuscité pour prouver à tous qu’il est le Seigneur de tout et que le salut qu’il offre est réel.
En lui demandant qu’il devienne notre Maître et qu’il pardonne nos péchés, nous entrons dans son règne. Commence dès lors une nouvelle vie, où nous obéissons à une nouvelle logique : En effet, l’amour du Christ nous étreint, car nous avons acquis la certitude qu’un seul homme est mort pour tous : donc tous sont morts en lui. Et il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort à leur place et ressuscité pour eux. (2 Corinthiens 5.14,15)
C’est une vie toute autre. Elle a un autre but, d’autres priorités, d’autres envies, d’autres motivations et d’autres ressources. Au lieu de vivre pour nous-mêmes comme des enfants de la nuit, nous vivrons pour lui comme des enfants de lumière : Mais nous qui sommes enfants du jour, soyons sobres : revêtons-nous de la cuirasse de la foi et de l’amour, et mettons le casque de l’espérance du salut. Car Dieu ne nous a pas destinés à connaître sa colère, mais à posséder le salut par notre Seigneur Jésus-Christ : il est mort pour nous afin que, vivants ou morts, nous entrions ensemble, avec lui, dans la vie. (1 Thessaloniciens 5.8-10)
Entrer dans la vie, voilà l’offre de Dieu. Notre monde court vers sa fin, mais Dieu a pourvu à tout ce dont nous pouvons avoir besoin. Il a donné son Fils. Il offre sa grâce. Que demander de plus ? Que demander de mieux ?

Viens, Seigneur Jésus ! Dieu désire notre prière comme participation à son projet. Prier pour ce qu’il a manifesté clairement comme sa volonté, c’est lui dire que nous sommes de son côté, que son plan est notre espoir, que sa volonté est notre programme. Je viens bientôt, dit Jésus. Viens, Seigneur Jésus, prie l’Eglise. Nous détournons nos regards de nos soucis, de nos préférences (qui peut désirer que s’accomplisse ce que ce livre décrit ? Cela nous remplit de peur !), pour le fixer sur lui. L’épouse voit l’Epoux sur l’autre rive et elle sait qu’au-delà des larmes et des douleurs tout sera bien.
Telle est la dernière prière. Le temps des attentes se mue en un temps d’accomplissements sous nos yeux. La nature se rebiffe et l’homme se révolte. Nos besoins sont légion et nos soucis sans nombre. Leur réponse est dans l’exaucement de cette prière : Viens, Seigneur Jésus ! Et pour que nous puissions rester debout en attendant : Que la grâce de Seigneur Jésus soit avec tous.

mardi 6 mars 2012

Prêcher l'Apocalypse (annexe 3)


Annexe 3
Prédication de Bonhoeffer sur Apocalypse 14.6-13

Comment prêcher sur l’Apocalypse ? Plutôt que des principes abstraits, voici un exemple intéressant.
En 1935, alors que la pression nazie devient énorme et qu’Hitler obtient depuis plusieurs années le contrôle de l’Eglise Luthérienne, Dietrich Bonhoeffer devient le responsable d’un séminaire pour prédicateurs à Finkenwalde sur la côte baltique. Le 24 novembre, jour de la commémoration des morts, il y apporte le message suivant sur Apocalypse 14.6-13. [1]
Babylone : craintes et espérance

Je vis. Le rideau est tombé et Jean est capable de voir ce qui est caché à nos yeux : le monde au-delà de la mort. Voici ce qui est clair : Ce monde-là est tout sauf mort. Il est vivant au plus haut degré, plein d’activités, plein de visages, plein de mots, plein d’agonie et de bénédiction. Le monde au-delà de la mort vit pleinement. Ce n’est pas le néant, ce n’est pas une disparition lente qui nous attend lorsque nous fermerons définitivement les yeux. Ce qui arrivera est une rencontre inouïe. Personne n’est réconforté avec des faux espoirs : la mort passera vite. Ou plutôt, disons : bientôt tout commence, nous deviendrons plus sérieux, plus critiques de nous-mêmes. Notre texte nous aidera à nous préparer pour cet autre monde. Comment pouvons-nous, Chrétiens, peuple de Christ, apprendre à faire face à la mort ? Voilà la question et notre texte donne la réponse. C’est un triple message de joie venant de ce monde-là qui est proclamé aujourd’hui et qui nous réconforte en ce dimanche de commémoration pour nous aider à faire face à la mort.
Je vis un autre ange qui volait au milieu du ciel; il avait un Evangile éternel, pour l’annoncer aux habitants de la terre. Où trouverons-nous aujourd’hui les visionnaires qui peuvent voir l’ange de Dieu ? Ils ne sont plus parmi nous. S’ils l’étaient, ils verraient les cieux ouverts pour révéler un monde nouveau. Un ange parcourt les cieux avec l’Evangile éternel. Il appartient au ciel comme il appartient à la terre, l’Evangile éternel. Il y a de la consolation ici pour tous ceux qui croient : l’Evangile demeure. C’est un Evangile éternel, l’Evangile que nous entendons, lisons, prêchons, dimanche après dimanche, l’Evangile qui a transformé nos vies autrefois, lorsque nous l’avons compris pour la première fois. Il est tourné en dérision par beaucoup, et jeté par terre. Cependant, caché et chéri, confessé par des martyrs au travers des siècles, par des gens sans nombre, l’Evangile demeure pour toute l’éternité. Nous n’avons pas à craindre ou à nous inquiéter qu’un jour il sera abandonné, comme on en a l’impression aujourd’hui. Que sont dix ans ou plus d’expériences et d’observations ? L’Evangile est éternel et demeure malgré tout. Il demeure l’unique vraie proclamation de Dieu et de sa Seigneurie sur le monde.
Bien qu’il y ait des milliers de religions, d’opinions et de philosophies dans le monde, et bien qu’elles aient façonné les idéologies les plus attrayantes, et bien qu’elles arrivent à émouvoir et à convaincre les cœurs des hommes, elles sont toutes fracassées par la mort. Elles devront être brisées toutes parce qu’elles ne sont pas vraies. Seul l’Evangile demeure. Avant que vienne la fin, il sera prêché à toute nation, à toute tribu, à toute langue et à tout peuple dans le monde entier. Même s’il peut sembler qu’il y ait beaucoup de chemins, en fait, il n’y a qu’un seul chemin vrai pour tout peuple sur la terre : l’Evangile.
Ce que dit l’ange est si simple que n’importe qui peut le comprendre : Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue; et prosternez-vous devant celui qui a fait le ciel, la terre, la mer et les sources d’eaux ! C’est le premier commandement de l’Evangile. Craignez Dieu et vous n’aurez rien d’autre à craindre. Ne craignez pas ce que pourrait apporter demain. Ne craignez pas les autres. Ne craignez pas la violence et la force, même lorsqu’elles vous atteignent et peuvent vous enlever la vie. Ne craignez pas les puissants et les haut-placés de ce monde. Ne vous craignez pas vous-même. Ne craignez pas vos péchés. Toutes ces craintes mourront. De toutes ces craintes vous serez délivrés. Pour vous, elles n’existent plus. Mais craignez Dieu et lui seul. Car il a le pouvoir au-dessus de toutes les puissances de ce monde. Le monde entier craint Dieu. Il a le pouvoir de nous donner la vie ou de nous détruire. Toute autre puissance n’est qu’un jeu. Seul Dieu est réel, sérieusement réel. Craignez Dieu sérieusement et donnez-lui gloire. Il veut être reconnu comme Créateur, notre Créateur; il veut être reconnu comme celui qui réconcilie, qui a fait la paix entre Dieu et les hommes; il veut être reconnu comme le Rédempteur qui nous libérera de tous nos péchés et de tous nos fardeaux. Honorez-le et honorez son saint Evangile, car l’heure de son jugement est venue. Et ce jugement est l’Evangile. L’Evangile est le juge de tous les peuples.
En ce jour du jugement, lorsque nous paraîtrons devant lui, que nous demandera-t-il ? Dieu le Juge nous demandera une seule question : As-tu cru et obéi à l’Evangile ? Il ne nous demandera pas si nous étions Allemands ou Juifs, si nous étions national-socialistes ou non, si nous appartenions à l’Eglise confessante ou non, si nous étions importants, si nous avions de l’influence, si nous avons réussi ou non, si nous pouvons faire valoir une vie bien remplie, si nous étions honorés parmi les gens ou ignorés, sans importance, avec des échecs, sans avoir été appréciés. En ce jour, Dieu demandera à chacun s’il a mis sa confiance dans l’Evangile afin de vivre. Seul l’Evangile sera notre juge. Par l’Evangile, des âmes seront séparées dans l’éternité. Si nous savons cela et si nous voyons comment l’Evangile est abusé parmi nous, dans le monde et dans l’église, nous aurons une bonne raison d’avoir peur. Alors, nous aurons besoin de voir cette première vision de Jean et faire attention. Un Evangile éternel est proclamé éternellement à tous les peuples, et il est le juge éternel de tous les peuples. Un Evangile éternel, voilà la seule consolation qui demeure pour la communauté des croyants. C’est là le message de joie pour tous ceux qui, cependant, devront mourir.
Un autre, un second ange suivit, disant : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a fait boire à toutes les nations du vin de la fureur de son inconduite. Jean a vu cela. Mais il a aussi vu l’autre côté, lorsque Babylone était encore puissante, forte, grande. Il a vu que Babylone se trouve ici, toujours invincible et que tous les peuples tremblent devant elle et se prosternent devant elle. Babylone, l’ennemie de Dieu, la ville qui n’arrête pas de construire ses tours jusqu’au ciel.
Babylone : l’Antichrist qui par sa propre puissance défie le Seigneur crucifié, qui détruit les gens avec des paroles de blasphème et de séduction, comme la prostituée qui enivre sa victime pour le confondre et le séduire avec toutes sortes de splendeurs diaboliques. Babylone : idolâtrée et aimée par les peuples, inconscients que le piège se referme sur eux. Babylone : qui n’aspire à rien d’autre que l’asservissement, le sexe et l’ivrognerie, qui fait perdre la raison aux peuples et qui les conduit à des passions sauvages. Qui oserait dire de cette Babylone qu’elle ne durera pas, mais qu’elle tombera ? N’est-ce pas avec une certaine nervosité que les Chrétiens, qui refusent d’être citoyens de cet état, et qui doivent vivre et souffrir dehors, regardent cette cité de l’extérieur ? Quelles ne doivent pas être leurs prières pour qu’elle tombe ! C’est quoi Babylone ? Etait-ce Rome ? Et aujourd’hui ? Nous manque-t-il le courage de nous risquer à répondre à cette question ? Pourquoi ? Parce que nous avons peur des hommes ? Non, mais parce que l’Eglise n’est pas encore sûre. Cependant, elle voit des choses affreuses qui commencent à se dévoiler. Mais voici qu’on entend la voix du ciel, le message de joie pour la communauté des croyants : Elle est tombée ! Elle est tombée, Babylone la Grande.
C’est déjà fait. Le jugement a déjà été rendu par Dieu. Babylone est déjà condamnée. Elle ne peut tenir pour la simple raison qu’elle ne se tient plus devant Dieu. Alors, ne craignez plus Babylone, car elle ne peut plus vous faire du mal. Elle est déjà condamnée. C’est comme si elle est déjà en flammes, comme si elle est déjà devenue poussière et cendres, comme si elle est déjà une ville ruinée. Alors, ne la regardez plus comme une menace sérieuse. Ne soyez plus rongés de haine ou d’envie devant elle. Tout est tellement transitoire, tellement transitoire, sans plus aucun sens. Mais il y a d’autres choses pleines de sens. Tenez fermes dans votre foi. Persévérez dans le Christ. Ne vous laissez pas troubler par Babylone, soyez sobres et ne soyez pas vaincus par la peur. Faites attention à la voix de Dieu qui dit : Elle est tombée ! Elle est tombée, Babylone la Grande. Seule la voix du Dieu tout-puissant est importante et vraie. C’est elle qui vous conduit à la vie. Quand Babylone sera détruite, la mort et le jugement seront détruits également. Babylone est tombée, réjouissez-vous, communauté de croyants ! Voilà le deuxième message de joie pour la communauté qui se trouve face à la mort.
Un autre, un troisième ange les suivit, en disant d’une voix forte : Si quelqu’un se prosterne devant la bête et son image, et reçoit une marque sur le front ou sur la main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu. La bête est le seigneur de Babylone, l’homme de blasphème, l’orgueilleux, le violent. Voilà le pire. La bête ne sera pas satisfaite tant que tout peuple ne se soumettra pas à lui. Et même alors, il exige que tous soient marqués avec son nom sur leur front et sur leur main. Ainsi, il est sûr qu’ils lui appartiennent en pensée et en actes.

La bête doit être adorée. Tout comme les Chrétiens se signent avec le signe de la croix, la bête désire que tous ceux qui lui appartiennent se signent du signe maléfique du blasphème. Ils prient la bête et disent : Qui est plus grand et plus puissant que toi, la bête ? Qui peut te résister ? Qui a plus de pouvoir ? Qui est davantage comme dieu ? Les noms de ceux qui prient la bête ne sont pas inscrits dans le livre de vie. Ils ne sont pas agréables à Dieu et à Christ, ne font pas partie des élus. Ils sont un blasphème devant Dieu.
Il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l’Agneau. La fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles, et ils n’ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui se prosternent devant la bête et devant son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. La fureur de Dieu est un vin brûlant, sans mélange que le blasphémateur sentira jusque dans la moelle de ses os.
Les choses mentionnées ici sont inexprimables et affreuses au-delà de tout ce qu’on peut nommer. Rien de pire ne pourrait y être ajouté. Comment un tel message peut-il être une source de joie pour nous ? Tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l’Agneau. Dans leur tourment, ils doivent contempler le Christ qu’ils ont rejeté. La fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles, et ils n’ont de repos ni jour ni nuit. Ne nous réjouissons pas devant de telles paroles, mais taisons-nous. Réfléchissons et disons : “Dieu, aie pitié de moi qui suis pécheur et accorde-nous tous ton salut, toi qui seul mérite l’honneur. Toi seul, tu es juste. Tu nous as donné la paix en présence de nos ennemis. Toi seul es notre consolation et notre joie !”
Non, devant le jugement terrible de Dieu sur le monde, nous n’éclaterons pas en cris de triomphe, mais nous plaidons : Dieu, accorde la patience à tes saints dans toute notre impatience. Accorde l’obéissance à ton Eglise selon ton commandement d’aimer au milieu de toutes nos désobéissances. Accorde-nous la foi en Jésus dans toute notre perfidie, de sorte que toi, quand tu viendras et que tu entreras en nous et que tu nous soutiendras, tu puisses nous dire : C’est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et restent fidèles à Jésus. Dieu, tout cela est de ta grâce.
Maintenant, nous pouvons commencer à saisir le fait que, devant la tentation de l’impatience et de la perfidie, et même de la haine, c’est une grâce de mourir, d’être enlevés de tout ceci. Qui de nous sait s’il tiendra ferme ? Qui de nous sait s’il résistera à la dernière tentation ? Alors, Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur, dès à présent !  Heureux les morts. Nous devons comprendre que ce n’est pas par lassitude, parce que nous sommes fatigués de la vie, mais que c’est la crainte de ne pas rester fermes dans la foi jusqu’à la fin et la joie de savoir que nous mourrons dans la grâce qui est exprimée ici. Heureux les morts … dès à présent. Dès ce temps où le pouvoir de Babylone et de la bête présume trop de lui-même. Mais ce ne sont pas tous les morts qui sont heureux. Seulement ceux qui meurent dans le Seigneur, qui ont appris à être prêts à mourir pour le Seigneur, qui ont tenu fermes dans leur foi en Jésus jusqu’à la dernière heure, que ce soit en souffrant un martyre public ou un martyre de solitude, cachés devant le regard des autres. La promesse, la bénédiction pour les morts, la résurrection, tout cela ne vise que l’Eglise de Jésus-Christ. Ceux qui lui appartiennent, et ceux qui, séparés de l’Eglise peuvent se réclamer de la promesse, tombent dans les bras de Dieu. Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur. Mourir en Christ. Notre prière aujourd’hui doit être que la grâce nous soit donnée pour que notre dernière heure ne soit pas un temps de fléchissement, mais que nous puissions mourir comme des Chrétiens qui croient, que nous soyons âgés ou encore jeunes, que notre mort soit rapide ou qu’elle suive après de longues années de souffrances, que nous soyons arrachés du pouvoir de Babylone ou que nous partions dans le calme et doucement, que notre dernier mot soit “Christ”.
Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent. Alors viendra le repos de nos labeurs, de nos tribulations, de nos péchés, de nos tentations qui sont notre lot aujourd’hui. Plus de crainte de faiblir ou de pécher, plus de crainte devant le pouvoir de Babylone. Alors viendra le repos, parce que nous reconnaîtrons le Christ comme notre Seigneur et nous le verrons. Leurs œuvres les suivent. Elles ne nous conduisent pas à Jésus—cela est par la foi seule—mais les œuvres suivent, celles qui ont été faites en Dieu, en Christ et pour lesquelles il nous a préparés dès la fondation du monde.  Ici-bas, nous l’ignorons. Ici-bas, elles sont cachées. Elles sont les œuvres de la main droite, ignorées de la main gauche. Mais elles demeurent avec nous, parce qu’elles nous appartiennent comme des dons indélébiles de Dieu.
Seigneur, enseigne ton Eglise à mourir, par ton Evangile. Accorde-nous la force de tenir fermes jusqu’à ce que tu nous appelles. Nous voudrions contempler ton Evangile éternel. 
Amen.


[1] Le texte se trouve en Dietrich Bonhœffer’s Christmas Sermons, édité et traduit par Edwin ROBERTSON, Grand Rapids, Mi : Zondervan, 2005, pp 108-118. La version originale se trouve en Dietrich BonhœfferWerke, Vol. 14, pp 911-918. Nous ignorons quelle interprétation Bonhœffer faisait de l’Apocalypse. 

lundi 5 mars 2012

Les alphabets de la Bible et leur valeur numérique (annexe 2)


Annexe 2
Les alphabets de la Bible et leur valeur numérique

Il se peut que les lettres hébraïques et grecques ne s'affichent pas correctement. Toutes mes excuses dans ce cas, mais je ne peux rien y faire !

Hébreu
Valeur
Grec
Valeur
Latin
Valeur
a
1
a
1
I
1
b
2
b
2


g
3
g
3


d
4
d
4


h
5
e
5
V
5
w
6
j
6


z
7
z
7


x
8
h
8


j
9
q
9


y
10
i
10
X
10
k
20
k
20


l
30
l
30


m
40
m
40


n
50
n
50
L
50
s
60
x
60


[
70
o
70


p
80
p
80


c
90




q
100
r
100
C
100
r
200
s
200


v
300
t
300


t
400
u
400




f
500
D
500


c
600




y
700




w
800






Total
666


cxj
666
(M
1000)

·      Irénée au IIme siècle faisait les deux rapprochements suivants : les mots lateinos (lateinos) et teitan (teitan, les Titans, Tite) donnent la somme de 666.
·      Curieusement, l’abréviation courante d’internet en Hébreu, www = www, fait également 666
·      Le nom de Jésus (Ihsous) donne un total de 888.

Voici quelques tentatives d’explication de ce chiffre dans l’histoire :
·  rsq !wrn (Néron Caesar) = 666. Mais Néron est mort depuis 35 ans quand Jean reçoit l’Apocalypse. C’est la compréhension que favorise Barclay.
·    Seulement deux substantifs du Nouveau Testament parviennent au chiffre 666 : paradosis (paradosis, tradition) et euporia (euporia, bien-être, prospérité, Actes 19.25). S’il est intéressant de noter que ces deux mots décrivent très bien notre société sans Dieu (la tradition religieuse et l’emprise de l’argent), il est assez clair que ce n’est pas là le sens à rechercher.
·      AÔutokratwrÖ KaiÔsarÖ DometÔianojÖ SebÔastojÖ GeÔrmanikojÖ Ä A) KAI) DOMET) SEB) GE) =  666 comme titre officiel possible de Domitien. (Autokrator Kaisar Dometianos Sebastos Germanikos, l’Autocrate Caesar Domitianus Augustus Germanicus). Ce serait donc l’identification cachée de Domitien. Mais alors, quel sens cela aurait-il en d’autres temps ?
·      ynwmdqh ~wht  (tehom hakadmoni, l’océan primitif) = 666.