mardi 21 février 2012

L’avenir d'Israël (annexe 1)


Annexe :
Etude supplémentaire : L’avenir d’Israël

Y a-t-il encore un avenir national pour le peuple d’Israël ? Avant de laisser le texte d’Apocalypse 7, il n’est peut-être pas inutile de nous remémorer quelques passages des prophètes d’Israël. Voici des textes (dans la version du Semeur) du prophète Osée, qui touchent à la disparition des dix tribus du nord, d’Ezéchiel qui écrit à Babylone lors de l’exil de Juda et de Zacharie qui écrit peu après le retour de cet exil. [1]

Osée doit prophétiser sur un peuple rebelle, dur d’oreille, et lui dire que Dieu en a assez. Pourtant, le jugement n’est pas son dernier mot : Mais, un jour, les Israélites seront nombreux comme les grains de sable sur le bord de la mer, que nul ne peut compter ni mesurer. Et, au lieu même où on leur avait dit : “Vous n’êtes pas mon peuple”, on leur dira : “Vous êtes les enfants du Dieu vivant.” Alors, les Judéens et les Israélites du royaume du Nord seront unis et ils se choisiront un chef unique, ils sortiront du pays de l’exil, car il sera très grand, le jour de Jizréel. (2.1,2)
Je conclurai, en ce temps-là, une alliance pour eux avec les animaux sauvages et les oiseaux du ciel, et les animaux qui se meuvent au ras du sol. Je briserai l’arc et l’épée, et je mettrai fin à la guerre : ils disparaîtront du pays. Et je les ferai reposer dans la sécurité. Puis, pour toujours, je te fiancerai à moi. Je te fiancerai à moi en donnant comme dot et la justice et la droiture, l’amour et la tendresse. Je te fiancerai à moi en donnant pour toi la fidélité, et tu connaîtras l’Eternel. En ce temps-là, je répondrai, l’Eternel le déclare, je répondrai à l’attente du ciel, et le ciel répondra à ce qu’attend la terre. La terre répondra au blé, au vin nouveau ainsi qu’à l’huile fraîche, et ceux-ci répondront à l’attente de Jizréel. Et je les répandrai comme de la semence pour moi dans le pays, je prodiguerai mon amour à celle qu’on nommait Lo-Rouhama, et je dirai à Lo-Ammi : “Tu es mon peuple”, et il dira : “Tu es mon Dieu.” (2.20-25)
Qu’entrevoit Osée, sinon une résurrection du peuple ? Les tribus du nord vont partir pour un long exil dont ils commencent seulement à revenir aujourd’hui si on accorde foi aux décisions rabbiniques concluant que des groupes comme les Benei Menashé en Inde sont bien les descendants de la tribu de Manassé. Il y a bien sûr une application à faire aux non-Juifs, comme l’indique l’apôtre Paul en Rom 9.25,26 : C’est nous qui sommes les objets de sa grâce, nous qu’il a appelés non seulement d’entre les Juifs, mais aussi d’entre les non-Juifs. C’est ce qu’il dit dans le livre du prophète Osée : Celui qui n’était pas mon peuple, je l’appellerai “mon peuple”. Celle qui n’était pas la bien-aimée, je la nommerai “bien-aimée”. Au lieu même où on leur avait dit : “Vous n’êtes pas mon peuple”, on leur dira alors : “Vous êtes les fils du Dieu vivant.”. Mais cette application vraie signifie-t-elle l’accomplissement définitif et complet de la totalité du texte ? Il n’y a donc plus rien à attendre ?
Plus loin, voici comment décrit le prophète l’histoire du royaume du nord : Oui, Israël a été dévoré. Le voici, désormais, au milieu des nations, comme un objet indésirable. (8.8) Ils n’habiteront plus dans le pays de l’Eternel. Ephraïm reprendra le chemin de l’Egypte et ils devront manger des aliments impurs en Assyrie. … Dieu les rejettera, car ils ne l’ont pas écouté, et ils seront errants au milieu des nations. (9.3,17)
Mais est-ce le dernier mot ? Dieu, abandonne-t-il cette partie de son peuple ? Comment pourrais-je t’abandonner, ô Ephraïm ? Comment pourrais-je te livrer, ô Israël, te traiter comme Adma, ou te rendre semblable à Tseboïm ? Mon cœur est tout bouleversé, je suis tout ému de pitié. Non, je n’agirai pas selon mon ardente colère, je ne détruirai pas de nouveau Ephraïm parce que moi, moi, je suis Dieu, je ne suis pas un homme, et je suis saint, moi qui suis au milieu de vous, et je ne viendrai pas animé de colère. Ils suivront l’Eternel : comme un lion, il rugira. A ses rugissements, ses fils accourront en tremblant de l’Occident. Tremblants, ils reviendront d’Egypte. Tout comme des oiseaux et comme des colombes, ils reviendront de l’Assyrie. Je les rétablirai dans leurs maisons, l’Eternel le déclare. (11.8-11)
Faut-il voir l’accomplissement de cette promesse en le retour de quelques personnes des tribus du nord à la fin de la captivité babylonienne (cf. 1 Chroniques 9.3 : De plus, des gens des tribus de Juda, de Benjamin, d’Ephraïm et de Manassé s’établirent à Jérusalem) ? Ces gens-là étaient probablement les descendants des membres de ces tribus qui avaient émigré vers Juda plus tôt, 2 Chroniques 30.10,11, ou qui habitaient encore dans leur patrie, 2 Chroniques 34.9. [2] Faut-il voir en le retour actuel des Juifs lointains d’Ethiopie, de Russie et d’Inde un début de ce retour d’Ephraïm ? Acceptons qu’il nous est difficile de juger des événements qui se passent sous nos yeux. Nous manquons de recul. Mais ne faudrait-il pas au moins envisager cette possibilité ? Osée conclut son livre alors avec un appel vibrant à la repentance, seul chemin d’un retournement de la situation, que nous pouvons appliquer à tout homme séparé de Dieu, mais qui, par-delà les siècles, nous dit ce que Dieu fera pour son peuple :
Reviens donc, Israël, à l’Eternel, ton Dieu, car ce sont tes péchés qui ont causé ta chute. Apportez vos paroles et revenez à l’Eternel, et dites-lui : Pardonne toute faute, accepte qu’en retour, nous t’offrions en sacrifice en guise de taureaux, l’hommage de nos lèvres. Ce n’est pas l’Assyrie, qui pourra nous sauver, nous ne monterons pas sur des chevaux de guerre et nous ne dirons plus à l’œuvre de nos mains : “Toi, tu es notre Dieu”, car c’est toi, Eternel, qui prends pitié de l’orphelin. Moi, je les guérirai de leur apostasie, je leur témoignerai librement mon amour parce que ma colère se détournera d’eux. Oui, je serai pour Israël semblable à la rosée, il fleurira comme le lis, et s’enracinera comme les cèdres du Liban. Ses rameaux s’étendront au loin et il aura la majesté de l’olivier, et son parfum sera semblable à celui du Liban. Ils reviendront habiter à son ombre, ils revivront comme le blé et fleuriront comme la vigne, et ils auront la renommée des grands vins du Liban. O Ephraïm… qu’as-tu à faire encore des idoles ? Moi, je l’exaucerai, je veillerai sur lui. Je suis comme un cyprès qui reste toujours vert, tu porteras du fruit et c’est moi qui l’aurai produit. Qui donc est assez sage pour comprendre ces choses, assez intelligent pour les connaître ? Les voies que l’Eternel prescrit sont droites, les justes les suivront, tandis que les rebelles trébucheront sur elles. (14.2-10)
Nous n’en sommes pas encore là. Mais le figuier ne s’est-il pas mis à fleurir ?

Ezéchiel vit quelques siècles plus tard. Les tribus du nord ont disparu, perdues au milieu des nations. Maintenant, c’est le tour à Juda de partir en exil. Vers la fin de son livre, le prophète jette son regard visionnaire vers l’avenir lointain. Qu’arrivera-t-il au peuple d’Israël ? Dieu, l’oubliera-t-il ? Les nations ricanent et croient que son pays est définitivement entre leurs mains. … A cause de cela, va, prophétise sur le pays d’Israël, dis aux montagnes et aux collines, aux cours d’eau, aux vallées : Voici ce que déclare le Seigneur, l’Eternel : Dans la fureur de mon amour que tu as bafoué, je vais prononcer ma sentence, parce que les nations vous ont chargés d’opprobre. … je multiplierai sur votre sol les hommes, la communauté d’Israël dans sa totalité. Les villes seront habitées, les ruines seront rebâties. … Je les ai dispersés parmi les nations, ils ont été disséminés en divers pays. Je les ai condamnés comme le méritaient leur conduite et leurs actes. (36.6,10,19)
Alors, dans des termes qui nous parlent de ce que Dieu fait pour quiconque se tourne vers lui, Ezéchiel annonce : Je vous retirerai des nations, je vous rassemblerai de tous les pays étrangers et je vous ramènerai dans votre pays. Je répandrai sur vous une eau pure, afin que vous deveniez purs, je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau, j’enlèverai de votre être votre cœur dur comme la pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon propre Esprit et je ferai de vous des gens qui vivent selon mes lois et qui obéissent à mes commandements pour les appliquer. Vous demeurerez dans le pays que j’ai donné à vos ancêtres et vous serez mon peuple, et moi je serai votre Dieu… (36.24-28)
Est-ce que la Pentecôte a épuisé l’accomplissement de ce texte ou y a-t-il un repentir et un renouveau national qui doivent encore suivre ? Le prophète annonce une résurrection spirituelle au travers de sa vision de la vallée des ossements au chapitre 37. Que cette résurrection s’applique aussi au peuple dans son existence nationale, 37.14 l’indique : Je mettrai mon Esprit en vous et vous revivrez, et je vous établirai de nouveau dans votre pays; alors vous reconnaîtrez que moi, l’Eternel, j’ai parlé et agi, l’Eternel le déclare.
Ce rétablissement sera suivi de la réunion des deux royaumes, comme l’avait annoncé Osée. Ce texte important mérite d’être lu dans sa totalité [3] : L’Eternel m’adressa la parole en ces termes : Fils d’homme, prends une tablette de bois, et grave dessus : Pour Juda et les Israélites qui en font partie. Puis tu prendras un autre morceau de bois sur lequel tu inscriras : Pour Joseph. Il représentera Ephraïm et tous ceux de la communauté d’Israël qui en font partie. Ensuite, tu joindras les deux morceaux l’un à l’autre pour n’avoir qu’une pièce unique, en sorte que les deux morceaux n’en fassent qu’un dans ta main. Lorsque tes compatriotes te demanderont : Explique-nous ce que cela signifie, tu leur répondras : Voici ce que déclare le Seigneur, l’Eternel : Je vais prendre le bois de Joseph qui est dans la main d’Ephraïm et les tribus d’Israël qui en font partie, je le placerai contre le bois de Juda et je ferai des deux un seul morceau : ils seront un dans ma main. Tu garderas en main, bien visibles pour eux, les morceaux de bois sur lesquels tu auras fait ces inscriptions, et tu leur diras : Voici ce que déclare le Seigneur, l’Eternel : Je vais prendre les Israélites du milieu des nations où ils sont allés, je les rassemblerai de tous les pays alentours, je les ramènerai dans leur pays, et je ferai d’eux une seule nation dans le pays, sur les montagnes d’Israël. Un roi unique régnera sur eux tous, ils ne formeront plus deux nations et ne seront plus divisés en deux royaumes. Ils ne se rendront plus impurs par le culte rendu à leurs idoles et à leurs divinités abominables, et par toutes leurs transgressions. Je les tirerai de tous leurs lieux d’habitation où ils ont péché, et je les purifierai; ils seront mon peuple et je serai leur Dieu. Mon serviteur David sera leur roi, il sera l’unique berger pour eux tous, ils vivront selon mes commandements, et obéiront à mes lois pour les appliquer. Ils habiteront dans le pays que j’ai donné à mon serviteur Jacob et dans lequel ont vécu leurs ancêtres; ils y demeureront, eux, leurs enfants et leurs petits-enfants à perpétuité, et mon serviteur David sera pour toujours prince sur eux. Je conclurai avec eux une alliance garantissant la paix; ce sera une alliance éternelle avec eux; je les établirai et je les rendrai nombreux, je fixerai pour toujours mon sanctuaire au milieu d’eux. Ma demeure sera près d’eux, je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Et les autres nations reconnaîtront que je suis l’Eternel qui fait d’Israël un peuple saint en plaçant mon sanctuaire pour toujours au milieu d’eux. (37.15-28)
Le retour de l’exil n’a pas accompli ces promesses. Ce roi unique, qu’il soit le Messie ou le roi davidique annoncé en 45.7, ne possède pas seulement un règne spirituel. Il est question du règne messianique à venir. Ensuite, après le rétablissement de ce royaume, vient l’ultime menace, dans un ordre chronologique que l’Apocalypse respectera à la lettre. Gog et Magog fondront sur un pays en paix. Ils ne viendront pas avant le retour de Christ quand le peuple sera tout sauf en paix, mais après. Dieu dit à Gog : Au bout de bien des jours, tu recevras des ordres; dans la suite des temps, tu iras envahir un pays dont les habitants auront échappé à l’épée et auront été rassemblés d’entre beaucoup de peuples sur les montagnes d’Israël qui étaient si longtemps désertes et en ruine. Cette population qu’on aura fait sortir du milieu d’autres peuples habitera entièrement dans la sécurité. Tu montes, tu arrives comme un ouragan qui s’abat, comme un nuage qui va couvrir la terre, toi et tes bataillons et les peuples nombreux qui marchent avec toi. Voici ce que déclare le Seigneur, l’Eternel : En ce jour-là, des projets naîtront dans ton cœur, tu concevras un dessein criminel, et tu diras : “Je vais attaquer un pays ouvert, et j’arriverai chez des gens qui vivent tranquilles dans la sécurité, habitant dans des villes sans remparts, sans verrous, et qui n’ont pas de portes.” (38.8-11) Nous aurons bien sûr à revenir sur ce texte quand nous parlerons d’Apocalypse 20.

Zacharie prophétise après le retour de Juda de son exil à Babylone. C’était le bon moment pour voir dans les événements qu’on venait de vivre—le retour de l’exil—l’accomplissement de toutes les prophéties et la recherche d’un sens symbolique de ce qui ne s’était pas encore accompli ‘à la lettre’. Mais il n’en est rien. Il annonce la venue du Messie, le Germe, 6.12,13, qui bâtira le temple et qui réunira en sa personne les deux fonctions royale et sacerdotale. Avec cela, Dieu lui-même reviendra à Jérusalem et ramènera le peuple : Oui, je vais sauver mon peuple du pays du levant et du pays du soleil couchant. Je les ramènerai, et ils habiteront dans Jérusalem, ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu, la fidélité et la justice régneront. (8.7,8) Mais il n’y avait même pas encore eu de dispersion à l’Ouest (le soleil couchant) ! En ces temps à venir, des nations puissantes viendraient chercher “la présence du Seigneur des armées célestes, à Jérusalem, et l’implorer,” v. 22.
Dans une autre vision, il voit une dispersion future et un nouveau retour, 10.6-10 (cité selon la Nouvelle Bible Segond) : Je rendrai héroïque la maison de Juda, et je sauverai la maison de Joseph; je les rétablirai, car j’ai de la compassion pour eux, et ils seront comme si je ne les avais pas rejetés; je suis le SEIGNEUR (YHWH), leur Dieu, et je leur répondrai. Ephraïm sera comme un héros; leur cœur aura la joie que donne le vin; leurs fils le verront et se réjouiront, leur cœur sera dans l’allégresse à cause du SEIGNEUR. Je sifflerai pour les rassembler, car je les libère, et ils se multiplieront comme ils se multipliaient. Je les sèmerai parmi les peuples, et au loin ils se souviendront de moi; ils vivront, eux et leurs fils, et ils reviendront. Je les ramènerai d’Egypte et je les rassemblerai de l’Assyrie; je les ferai venir au Galaad et au Liban, et l’espace ne leur suffira pas. Notez bien, ce n’est pas le retour dont le prophète avait été lui-même le témoin, mais un autre retour après une autre dispersion, annoncée par les paroles : “Je les sèmerai parmi les peuples”. Ce texte ne peut donc pas être appliqué à l’Eglise née avant cette dispersion.
Plus loin, il voit Jérusalem assiégée et devenir une coupe d’étourdissement pour tous les peuples d’alentour, 12.2,3, une pierre lourde à soulever pour tous les peuples. Non seulement cela ne s’appliquait pas à l’époque du prophète, mais cela ne s’est appliqué à aucune époque jusqu’aux temps modernes. Faut-il donc y voir une image de la persécution de l’Eglise, la nouvelle Jérusalem ? Ou faut-il savoir patienter et attendre que les futurs accomplissements se fassent de la même manière que les premiers accomplissements ? On ne peut nier que nous vivons enfin un retour généralisé du peuple Juif au pays de la Bible, et la résurrection de ce peuple qui paraissait totalement impossible il y a seulement une génération s’est accomplie devant nos yeux. Nous vivons à l’époque où cette ville, insignifiante il y a encore très peu de temps, est en train de devenir “la lourde pierre” de tous les peuples.
Comme Osée et Ezéchiel, Zacharie discerne un retour des tribus du nord, et il n’a pas vu dans le retour de Babylone l’accomplissement de toutes les prophéties à ce sujet. Bien au contraire, c’est quand Jérusalem enivrera le monde entier et que les nations chercheront une fois de plus à dévorer la ville sainte, que Dieu se lèvera en sa faveur et que le Messie rejeté sera enfin révélé : Je répandrai alors sur la famille de David et sur ceux qui habitent Jérusalem un Esprit de pitié et de supplication. Alors ils tourneront leurs regards vers moi, celui qu’ils auront transpercé. Ils porteront le deuil pour lui comme on porte le deuil pour un enfant unique; ils pleureront sur lui tout comme on pleure amèrement pour son fils premier-né. En ce jour-là, il y aura un très grand deuil dans tout Jérusalem, comme le deuil d’Hadadrimmôn dans la vallée de Meguiddo. Le pays tout entier célébrera ce deuil, chaque famille à part, la famille de David à part, et ses femmes à part, la famille de Nathan à part, et ses femmes à part, la famille de Lévi à part, et ses femmes à part, la famille de Chiméï à part, et ses femmes à part, et toutes les autres familles, chacune à part, et les femmes à part. (12.10-14)
Plus loin, il voit Jérusalem prise par ses ennemis avant que le Messie pose ses pieds sur le mont des Oliviers. Ce n’est pas la terrible destruction par les Romains en 70 A.D. que décrit 14.2, ni celle de 135 A.D., mais une destruction encore future. C’est après ce jour affreux qu’arrive l’établissement du règne messianique lorsqu’on montera à Jérusalem pour célébrer la fête des Huttes, 14.16.

Il faut résister à la tentation de tout spiritualiser et ainsi de voler Israël de l’héritage promis. Le fait que le peuple soit sous le jugement de Dieu ne change rien à sa place dans son plan. Dale Ralph Davis écrit ceci concernant David dans un commentaire sur 2 Samuel 16 [4] : “David est en même temps sous l’élection de Yahweh et sous le jugement de Yahweh. Cependant, il demeure le serviteur établi par Yahweh. Le mépriser, s’opposer à lui et le trahir revient à mépriser, s’opposer à et trahir le Dieu qui l’a établi.” Ces paroles sont à appliquer au peuple d’Israël.
Bien sûr, nous ne comprenons pas tout ce que disent les prophètes sur l’avenir d’Israël. De grandes questions sont soulevées auxquelles les réponses ne sont pas nécessairement simples. Mais que les prophètes voient un avenir réel et terrestre pour ce peuple est clair. Ils l’ont compris ainsi, leur auditoire l’a compris ainsi, le peuple Juif l’a toujours compris ainsi. Les disciples de Jésus le comprenaient ainsi : Comme ils étaient réunis autour de lui, ils lui demandèrent : Seigneur, est-ce à ce moment-là que tu rendras le royaume à Israël ? Il leur répondit : Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité (Actes 1.6,7). Et lorsque l’Apocalypse reprend ce thème et mentionne ce reste d’Israël avec autant de précision, résistons à la tentation de tout spiritualiser !



[1] Ce ne sont bien sûr pas les seuls à parler d’un avenir pour les tribus du nord. On pourrait ainsi citer le texte remarquable de Jérémie 3.14-18 : Revenez donc, enfants rebelles ! L’Eternel le demande, car c’est moi votre maître. Et je vous prends, un d’une ville et deux d’une famille, pour vous amener à Sion. Là, je vous donnerai des bergers à ma convenance, ils vous dirigeront avec du savoir-faire et du discernement. Or, quand dans le pays, vous vous serez multipliés—l’Eternel le déclare—oui, lorsque vous serez devenus très nombreux, alors on ne parlera plus du coffre de l’alliance de l’Eternel. On n’y pensera plus et l’on ne s’en souviendra plus. Il ne manquera à personne et l’on n’en fera pas un autre. A cette époque-là, on nommera Jérusalem : “Trône de l’Eternel”, et toutes les nations s’assembleront en elle au nom de l’Eternel, oui, à Jérusalem. Elles ne persisteront plus dans leur obstination au mal. En ce temps-là, la communauté de Juda rejoindra celle d’Israël et, du pays du nord, elles reviendront ensemble vers le pays que j’ai donné en patrimoine à vos ancêtres.
[2] Les coureurs passèrent ainsi de ville en ville dans le territoire d’Ephraïm et de Manassé. Ils poussèrent au nord jusqu’au territoire de Zabulon. Mais on se moquait d’eux et on les tournait en dérision. Cependant, quelques membres des tribus d’Aser, de Manassé et de Zabulon s’humilièrent et se rendirent à Jérusalem. (30.10,11) … l’argent qui avait été apporté dans le Temple de Dieu, et que les lévites … avaient collecté des tribus de Manassé et d’Ephraïm et du reste des Israélites du nord, … (34.9)
[3] Le texte de Jérémie 31 va dans le même sens. Dieu y annonce clairement un changement dans le sort de Juda et d’Israël (la mention d’Ephraïm, 31.9,18, encourage une lecture littérale. L’accomplissement est encore futur.
[4] Dale Ralph DAVIS, 2 Samuel, Out of every adversity, Fearn, Ross-shire: Christian Focus Publications, 2002, p. 200.

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